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May 06, 2024

Dieu est une balle

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Scénariste/RéalisateurNick Cassavetescanalise le même courage d'Alpha Dog pour son dernier,Dieu est une balle, adapté deTéran de Boston Le roman à succès basé sur des événements réels. Seulement cette fois, le cinéaste double la violence déchirante… et la durée. God Is a Bullet utilise le monde criminel sordide, une paire de pistes talentueuses et une violence viscérale pour contrebalancer un récit simple.

Bob Hightower (Nikolaj Coster-Waldau ) mène une vie simple dans une ville de banlieue aisée. C'est un policier de bureau et un père dévoué qui entretient toujours une relation étroite avec son ex-femme. Cela change lorsque Bob découvre son ex-femme brutalement assassinée et sa fille adolescente kidnappée par une secte satanique insidieuse. La seule piste permettant de les retrouver vient de Case Hardin (Maïka Monroe ), un ancien membre d'une secte devenu évadé. Case voit la situation difficile de Bob comme une chance de tourner la page, en particulier lorsqu'il épargne à sa fille son sort. Les deux hommes se lancent dans une tentative dangereuse pour arrêter le chef de la secte Cyrus (Karl Glusman, Watcher) une fois pour toutes et récupérer la fille de Bob avant qu'il ne soit trop tard.

Le premier acte du long thriller de deux heures et demie plonge Bob, et le spectateur par procuration, dans les profondeurs du monde nihiliste de Case, un ventre miteux de dépravation. Cassavetes capture l'agression sexuelle brutale de l'ex-femme de Bob et son meurtre ultérieur avec un œil sans faille, et ce n'est que l'événement déclencheur. Alors que Case, épineuse et affirmée, acclimate impitoyablement Bob à son monde, des flashbacks retracent son passé traumatisant à son présent d'acier. Seulement lorsque Case demande l'aide de son ancien copain The Ferryman (Jamie Foxx) son attitude glaciale se dissipe-t-elle juste assez pour que Bob puisse trouver un terrain d'entente avec son opposé.

L'alliance ténue de Bob et Case fournit le point d'ancrage dans cette histoire de vengeance macabre, et cela ne fait que s'approfondir à mesure que leurs rencontres horribles et sinistres avec divers membres des forces de l'ordre de droite de Cyrus donnent lieu à davantage d'effusion de sang. Maika Monroe impressionne par une distance détachée et une forte volonté qui font rire Case de son bourreau alors qu'il lui arrache les dents ou livre volontairement son corps à la violence tout en donnant un aperçu du pathétique déchirant enfoui sous les murs de défense fortement organisés. Grâce au Bob déterminé mais noble de Nikolaj Coster-Waldau, ces murs s'érodent lentement, donnant naissance à une paire de protagonistes fascinants qui conservent facilement un intérêt profond, peu importe jusqu'où ils s'aventurent en enfer.

Alors que les protagonistes obtiennent effectivement des arcs complexes au cours de leur voyage déchirant, on ne peut pas en dire autant des antagonistes. Cassavetes a peut-être l'œil pour mettre en scène une brutalité qui provoque des douleurs de sympathie, et cela se transforme en un feu d'artifice à couper le souffle, d'une violence explosive dans le troisième acte ; mais le cinéaste confond la violence avec la personnalité de ses méchants. Karl Glusman se sent mal interprété dans le rôle de Cyrus. L’acteur réussit l’intimidation grâce à une mèche courte très volatile. Pourtant, lorsqu'il est entouré d'hommes de main plus louches joués parEthan Suplee, Brendan Sexton III, Garrett Wareing, etJonathan Tucker , il est difficile de comprendre pourquoi le méchant mince comme du papier a une telle emprise sur le ventre criminel. L’aspect culte n’est pas exploré au-delà de brefs éclairs ou d’aperçus des conséquences rituelles. On pourrait faire valoir qu'il s'agit en fin de compte de l'histoire de Bob et Case, pas de celle de Cyrus, mais la longue durée d'exécution ne fait que mettre en évidence le vide des méchants.

God Is a Bullet est un gant de violence sanglante, parfois déchirante. Cassavetes ne s'atténue que suffisamment pour laisser respirer les moments les plus calmes entre Bob et Case avant de les jeter dans l'abîme sombre et noir d'une violence encore plus impensable. La mise en scène du cinéaste ainsi que le charme et le charisme naturels de Coster-Waldau et Monroe, même s'ils sont enfouis sous le sable et les tatouages, compensent la configuration par ailleurs familière. C'est visuellement attrayant, mais son exécution n'expose que les facettes et les personnages sous-développés de l'histoire. Encore plus avec un long épilogue en contradiction avec le reste du long métrage crasseux. C'est une montre à la fois difficile et fascinante, et l'approche de Cassevetes face à la violence assure un culte à ce conte de vengeance sectaire.

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